Parabole

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Cette Parabole a été écrite par Jacques CARUEL

Vous pouvez lire la suite sur son site Web :
« Guide du Citoyen du Royaume de Dieu... »
COMM'ETHIQUE

avec authorisation

Il était une fois,          
              dans un merveilleux Royaume...  

...le « Royaume de la Vie Authentique »,  un grand et puissant Roi, nommé Véritable, qui avait deux filles.                                       

L’ainée s’appelait Relation Véritable et la plus jeune Communication Véritable.   

 

Les deux jeunes filles étaient très jolies et on les rencontrait toujours ensemble, jouant, chantant, riant, faisant les délices de tous les habitants du Royaume. Elles étaient
inséparables.  

 

 

 

  • Relation rapprochait les gens les uns des autres, leur apprenait à mieux se connaître, à mieux se comprendre, mieux s’apprécier, à tisser entre eux des liens d’amitié, en un mot, à mieux s’aimer.

 

  • Tandis que Communication passait tout son temps à... Com-mu-ni-quer ! Communiquer des nouvelles du Royaume, des souvenirs, des pensées, des projets, des sentiments... Elle savait aussi à merveille prendre du temps pour écouter les autres avec une patience infinie.

 

Mais, par-dessus tout, les deux princesses communiquaient à chacun leur joie de vivre et leur enthousiasme ! On ne pouvait les approcher sans être aussitôt contaminé par leur bonheur... communicatif ! Elles étaient le soleil du Royaume et tous ceux qui étaient fatigués, affligés, découragés, retrouvaient à leur contact une nouvelle vigueur et une nouvelle espérance.

 

 

 

Un jour, un messager apporta au Palais du Roi, des nouvelles d’un royaume très éloigné appelé le « royaume du mépris distingué ».

 

Il disait que là-bas, on communiquait d’un bout à l’autre du royaume, avec des moyens extraordinaires :

téléphones,
mobiles,
fax,
vidéo,
satellites,
télévision,
ordinateurs,
minitel,
multimédia,
Internet,
DVD,

et bien d’autres encore, et que les découvertes en ce domaine ne cessaient de se succéder à une vitesse incroyable.

 

 

Communication n’en croyait pas ses oreilles !

Elle n’avait jamais entendu de tels propos et ces mots résonnaient en elle d’une manière puissante. Elle sentit son coeur battre très fort...

Comment pouvait-elle ignorer plus longtemps de telles merveilles ?

Elle se trouva alors soudainement très misérable et sentit monter en elle une irrésistible envie d’aller découvrir ces prodigieux moyens de communication qui pourraient sans doute faciliter encore plus la vie des habitants du Royaume de la Vie Authentique...

 

« Pensez-vous que nous pourrions, ma sœur et moi, visiter votre royaume ? », demanda-t-elle au messager.

 

« Mais certainement, noble princesse », répondit en souriant celui-ci.
« Je suis sûr que vous y serez fort bien reçues, et je peux, si vous le désirez, vous y conduire personnellement. Un simple appel téléphonique au palais du roi, grâce à ce téléphone portable, suffira à préparer votre séjour. »



Communication était folle de joie !

 

 

« Attends un peu, je voudrais te parler ! », intervint alors Relation.


Elle la prit à part et lui dit :

« Je ne sais pas pourquoi, mais ce projet ne m’inspire guère confiance.
Le sourire de cet homme sonne faux. Nous devons être très prudentes.

Et puis, avons-nous vraiment besoin de connaître ces moyens ?
Ne sommes-nous pas heureuses ainsi ?
Nos relations ne risquent-elles pas d’en souffrir ? »


« Prudentes, prudentes, mais ma pauvre Relation, il nous faut au contraire être ouvertes, curieuses, attentives à ce qui se passe ailleurs, il faut progresser, aller de l’avant, être de son temps... », s’exclama vivement Communication.

 

« Oui, certes, mais ne nous emballons pas ! », répliqua sa sœur.

« Eh bien moi, j’irai là-bas, même si tu ne veux pas m’y accompagner ! », déclara Communication avec un ton irrité qu’elle ne se connaissait pas jusque-là.


Pour la première fois de sa vie, Communication décida de quitter sa sœur qu’elle trouvait subitement démodée, ridicule et conservatrice.

Le Roi fut du même avis que Relation, mais, voyant l’obstination et la détermination de sa fille, il décida, non sans un profond chagrin, de la laisser partir, respectant sa libre volonté.

 

 

Après tout, elle était en âge de choisir...

 

Et c’est ainsi, qu’un beau jour, Communication quitta le Royaume de la Vie Authentique pour se rendre au royaume du mépris distingué.

Les premiers jours de son arrivée furent merveilleux.

 

Le roi de ce royaume la reçut avec beaucoup d’empressement et donna en son honneur une grande fête et un grand festin, en présence de tous ses ministres.

Le ministre de la communication n’avait d’yeux que pour elle !

 

Elle allait de découverte en découverte et de surprise en surprise.

Le roi lui montra tous les trésors et prouesses techniques que ses ingénieurs et chercheurs avaient mis au point en matière de communications.

Elle n’en croyait pas ses yeux !

Elle s’amusa comme une folle avec les écrans, les claviers, s’initiant à l’informatique et à ses multiples applications, communiquant avec les uns et les autres de mille et une manières.

Elle se laissa griser par les prodigieuses inventions qu’elle découvrait et expérimentait.

Mais comment avait-elle donc pu si longtemps, elle, la princesse Communication, ignorer toutes ces merveilles et vivre sans ces incroyables outils sophistiqués grâce auxquels les hommes pouvaient mieux et plus rapidement communiquer les uns avec les autres ?

Plusieurs jours s’écoulèrent ainsi...



 

 

Mais plus les jours passaient, plus la féérie des brillantes technologies s’estompait, et plus Communication se rendait compte que quelque chose de fondamental faisait cruellement défaut au royaume du mépris distingué.

Les gens se communiquaient certes mutuellement de multiples informations, des données, des messages, et ils pouvaient le faire vite et bien, mais ils avaient seulement oublié de ... « se communiquer » eux-mêmes !


Beaucoup de ceux qu’elle côtoyait, tant au palais qu’au cours de ses nombreuses visites autour du royaume, semblaient terriblement seuls, comme s’ils étaient emprisonnés derrière des murs de protection invisibles qui les empêchaient de vraiment communiquer. Elle ne s’y trompait pas !

 

 

 

Communication commença à se sentir de plus en plus mal.

L’absence de sa sœur Relation lui pesait lourdement.

Elle se surprenait elle-même à ne plus communiquer comme auparavant, et se demandait si le même « virus » ne l’avait pas atteinte.

Elle commença à comprendre que, dans ce royaume, on avait réduit, limité, ramené la communication à

des moyens,
des outils ,
des " techniques ",
des mécanismes d’échanges d’informations

comportant des rouages qu’il suffisait apparemment de remonter pour qu’ils fonctionnent correctement.

 

Mais on avait hélas vidé la communication

de son essence,
de sa substance,
de ce qui en faisait la grandeur, la beauté et la force :

une Relation Authentique avec autrui !


La communication avait en fait perdu son âme, sa vie !
On l’avait remplacée par une pseudo-communication, une communication « en surface », apparente, c’est-à-dire une communication sans relation humaine véritabl

 

 

La Princesse ne cessait de penser à sa sœur Relation et à la merveilleuse harmonie qui existait auparavant entre elles au Royaume de la Vie Authentique.

 

Plus elle y pensait, et plus elle comparait avec ce qu’elle vivait ici, au royaume du mépris distingué, plus elle se sentait mal et en souffrait.

C’était comme si on l’avait amputée d’une partie vitale d’elle-même.
Elle aurait tellement voulu embrasser sa sœur et son père avec qui elle avait été si injuste !

Elle découvrait avec stupéfaction que les relations mutuelles des habitants de ce royaume, étaient le plus souvent superficielles et empreintes d’égoïsme, de méfiance, de préjugés, d’indifférence et que l’agressivité y était même omniprésente.

Les gens passaient un temps fou, dans leurs entreprises surtout, à se réunir et à discuter pour tenter de se comprendre, car leurs propos étaient souvent déformés, ambigus, mal interprétés. Et ce, tout simplement parce qu’ils ne s’écoutaient presque pas !

 

Voilà ce qu’ils appelaient « communiquer » ! 


« Mais de quel esprit sont-ils donc animés ? », se demandait-elle sans cesse.


Pour essayer de mieux le comprendre, elle passa et repassa alors dans son cœur tout ce qu’elle avait appris de son père au Royaume de la Vie Authentique, et ce qu’elle y avait elle-même vécu...

 

 

L’esprit de son Royaume était d’abord un esprit de service.

 

 

Ses habitants étaient vraiment au service les uns des autres, car le service imprégnait toutes leurs pensées, leurs paroles et leurs actes.

Elle se souvenait des paroles qu’elle apprenait déjà quand elle n’était encore qu’une toute petite fille, paroles qui étaient inscrites sur la Charte du Royaume et gravées dans son cœur, telles que :

 

« Que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit,
et que celui qui gouverne soit comme celui qui sert. »



« Rendez-vous par Amour serviteurs les uns des autres. »



« Que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu. »


Et tant d’autres encore !

La Devise du Royaume, inscrite en lettres d’or sur le fronton du palais était la suivante :

« Tout ce que vous voulez

que les hommes fassent pour vous,

vous aussi faites-le de même pour eux. »




Oh ! Combien son Père lui avait donné un vivant exemple de ce cœur de Serviteur !

Il cherchait sans cesse le bien-être, l’épanouissement, le bonheur de ses sujets et régnait sur eux, non en maître dur et tyrannique, mais en les servant au contraire Lui-même avec dévouement.

Et cela, parce qu’Il les aimait réellement et profondément, et les habitants le Lui rendaient bien !

 

 

 

 

Ici, au royaume du mépris distingué, Communication découvrait de plus en plus, les larmes aux yeux, que l’esprit qui animait les hommes était un esprit

de domination,
de rivalité,
de supériorité,
de compétition,
de performance à n’importe quel prix,
d’arrogance,
d’orgueil,
d’avidité,
d’envie,
de jalousie...

 

Oh ! Certes, on y parlait aussi de « service » et de « qualité de service » et on y citait même des valeurs en apparence semblables à celles du Royaume de la Vie Authentique.

Mais, le cœur déchiré, elle constatait hélas que les actes de tous les jours démentaient bien souvent les belles paroles !



 

 

On y avait même construit toutes sortes d’édifices religieux pour que les habitants puissent entendre ces belles paroles, mais beaucoup d’entre eux semblaient souffrir d’amnésie, puisqu’ils oubliaient à la sortie des offices, de vivre ce qu’ils avaient entendu !


Décidément, les habitants de ce royaume étaient vraiment déroutants pour Communication ! Ils parlaient beaucoup, ils disaient, mais ne faisaient pas !

 

 

 

Communication se demandait même parfois s’ils avaient encore des yeux pour se voir, et des oreilles pour s’entendre, tant ils étaient devenus semblables aux machines et appareils qu’ils avaient fabriqués !


Pourtant, ils étaient parfois capables, dans les « coups durs », d’actes merveilleux de générosité et de solidarité, mais retournaient bien vite à leurs comportements habituels dès que tout allait bien.

 

 

 

 

 

« Mais pourquoi donc les relations mutuelles des habitants du royaume du mépris distingué sont-elles si distantes, alors que leurs technologies les rapprochent ?

Pourquoi acceptent-ils de vivre ainsi ?

Sur quelles valeurs ont-ils construit leur vie ? »



De multiples questions assaillaient l’esprit de Communication, comme autant d’énigmes insolubles.

 

 

 

 

 

Alors, pour tenter d’y répondre, elle se mit à penser et repenser à ses SEPT AMIS, les fidèles serviteurs qui se tenaient constamment au service de tous les habitants du Royaume de la Vie Authentique.



 

Chacun d’entre eux portait sur son habit, une grande lettre brodée de fils d’or.

Cette lettre était la première de son nom.

En effet, la mission de ces serviteurs était de rappeler en permanence aux habitants la Devise du Royaume et d’être comme une lumière sur leur chemin :

« Tout ce que vous voulez

que les hommes fassent pour vous,

vous aussi, faites-le de même pour eux. »


Ainsi, quand les sept Serviteurs se tenaient côte à côte, on pouvait voir apparaître le mot :



S-E-R-V-I-C-E

 

 

1.Sourire fut ainsi le premier ami auquel elle songea.


Au Royaume de la Vie Authentique, Sourire rappelait à chacun :

« Faites-vous mutuellement bon accueil. »


« Comme dans l’eau le visage répond au visage, ainsi le cœur de l’homme répond au cœur de l’homme. »


« Un cœur joyeux rend le visage aimable. »


« Un regard lumineux réjouit le cœur. »


Chacun, qu’il soit petit ou grand, se sentait toujours et partout bien reçu et bien accueilli.

On était littéralement le ou la « bienvenu(e) » et cet accueil s’extériorisait d’abord tout naturellement par un sourire sincère et chaleureux.


Ce sourire venait tout droit du cœur et exprimait la joie sincère qu’on éprouvait à se trouver en présence d’autrui, simplement parce qu’il était aussi un être humain, comme soi-même, et qu’on était heureux de le rencontrer et d’avoir ainsi l’opportunité et la joie de le servir.

Ce sourire se voyait, s’entendait même et surtout se ressentait !


Sourire  était accompagné de ses amies :

Courtoisie,
       Amabilité,
             Bienveillance,
                   Gentillesse,
                        Bonne humeur,
                                    Politesse,

qui exprimaient toujours des paroles agréables à entendre.

 


Sourire était toujours prêt à servir celui ou celle qui ne pouvait pas ou plus sourire, justement parce que nul n’en avait plus besoin que lui ou elle.



 

Certes, au royaume du mépris distingué, Communication avait bien rencontré quelques sourires, mais beaucoup en étaient absents, et bien d’autres superficiels ou hypocrites.

Ainsi en était-il des affiches publicitaires qui en étaient remplies, tous plus beaux les uns que les autres ; à les regarder, on aurait parié que le bonheur remplissait les cœurs de tous les habitants ! Mais la réalité était bien différente.

 

Communication en avait reçu beaucoup de la part de vendeurs et autres personnes qui espéraient obtenir quelque chose d’elle en retour. Le ministre de la communication lui-même ne cessait de lui sourire, la trouvant très jolie et ne manquant pas de le lui dire !


Mais quand elle avait parlé du véritable Sourire, de celui qui s’offre gratuitement, sans calcul, on s’était souvent moqué d’elle, la traitant de naïve, de faible ou d’idéaliste, inconsciente de la réalité du monde des affaires.

On lui avait dit que ce sourire là convenait à la rigueur pour des œuvres charitables, pour encourager les pauvres et les opprimés, mais certainement pas dans la jungle dure et sans pitié du « business » dans laquelle il fallait se battre pour s’en sortir et où l’homme était un loup pour l'homme.

Le comble, c’est que dans ce monde de loups, ce même homme avait doté les appareils et machines automatiques qu’il avait créés, de voix humaines douces et agréables, souvent même bien plus agréables que la plupart des voix réelles que Communication avait pu entendre !


On aurait dit que la vie avait quitté les hommes de ce royaume pour animer des images sur de multiples écrans, et que ces hommes savaient mieux communiquer avec les machines que les uns avec les autres.

 

Comment, dans un tel climat, Communication véritable aurait-elle pu rester longtemps en bonne santé ?

 

 

 

 

2. Écoute,  sa patiente amie, se présenta ensuite à son esprit.


Au Royaume de la Vie Authentique, Écoute  enseignait à chacun :

« Que celui qui a des oreilles pour entendre,
entende. »


« Celui qui répond avant d’avoir écouté,
fait un acte de folie »


« Même le stupide,
quand il se tait,
passe pour sage »


« Il n’entend pas ce qu’on lui dit,
à force d’écouter ce qu’il va dire »




Chacun se sentait réellement écouté et compris.

Car, en écoutant, on pouvait entendre ; entendre non seulement ce que disaient les autres, mais aussi ce qu’ils disaient mal ou ne disaient pas, mais surtout entendre ce qu’ils voulaient vraiment dire.

Et en entendant, on pouvait mieux s’entendre, c’est-à-dire se comprendre.

 

Écoute  rappelait que pour bien écouter, il fallait d’abord vouloir vraiment « recevoir », c’est-à-dire accueillir la pensée d’autrui pour bien la comprendre et donc pour bien LE comprendre lui-même.

Cela exigeait de se rendre véritablement disponible et de lui accorder toute son attention, en considérant que ce qu’il avait à dire était très important POUR LUI, même si, à nos yeux, cela pouvait sembler insignifiant.

Cela revenait en fait à lui témoigner une réelle considération.



 

 

Écoute  avait plusieurs sœurs, chacune aussi délicieuse qu’elle-même :


Attention,
         Disponibilité,
                    Présence,
                            Patience,                 
                                 Maîtrise de soi.



Au royaume du mépris distingué, Communication avait rencontré une écoute souvent apparente et très superficielle, car les gens étaient pris dans une sorte de tourbillon nommé « toujours plus vite », qui les emportait et ne leur laissait plus ni le temps ni le goût d’écouter vraiment les autres.

Beaucoup vivaient sous une pression constante appelée STRESS, qui entraînait toutes sortes de désordres et de maladies parfois très graves.

 

L’absence d’écoute réelle et authentique, constituait sans aucun doute l’une des causes principales de la solitude, du sentiment de rejet, de l’incompréhension, et des multiples malentendus entre les hommes de ce royaume.

Dans les maisons, entre mari et femme, entre parents et enfants, et dans la vie professionnelle, entre collègues, entre fournisseurs et clients, Communication avait maintes fois entendu le même refrain :

« Il (ou elle) ne m’écoute pas ! »

Alors, les gens de ce royaume avaient recours à des « oreilles professionnelles » pour écouter ceux qui voulaient exprimer quelque chose.

On les appelait des « Psy », mais hélas, ceux-ci étaient de plus en plus souvent débordés et puis ils avaient eux-mêmes tellement besoin qu’on les écoute !

 

 

 

 

 

3. Respect, son ami si délicat, traversa alors la pensée de Communication.


Au Royaume de la Vie Authentique, Respect exhortait chacun :

« Que chacun respecte les autres ! »


« Respectez votre parole : que votre oui soit oui ! »


« Ne jugez pas ! »


Chacun se sentait respecté en tant que personne humaine, c’est-à-dire qu’on vous faisait sentir en pratique quelle valeur infiniment précieuse vous aviez aux yeux des autres.

 

Cela signifiait qu’on respectait d’abord votre personnalité, qu’on vous reconnaissait le droit d’être différent de soi, c’est-à-dire d’avoir un physique différent, un caractère et un tempérament différents, une forme d’intelligence différente, des émotions différentes, une volonté différente, un passé et une histoire différents... en un mot, on vous reconnaissait comme un Être unique mais DE MÊME VALEUR que les autres.

Cela voulait dire aussi qu’on respectait vos opinions, vos points de vue différents concernant telle ou telle chose, personne ou idée.

On vous reconnaissait le droit de penser autrement, sans vous juger ni se placer au-dessus de vous, mais sans pour autant faire d’entorse à ses propres convictions.

On respectait aussi votre temps, votre vie, votre liberté... mais on respectait également sa propre parole, même lorsque celle-ci pouvait porter préjudice à soi-même ; ce qui avait été dit avait été dit !

On respectait ses engagements, les délais et conditions annoncés dans les transactions, et tant d’autres choses encore...

 

 

 

 

 

Respect était toujours accompagné de sa douce fiancée Tolérance qui enseignait aux gens à ne jamais combattre les personnes elles-mêmes, si on ne partageait pas leurs idées, mais à plaider pour ses propres idées dans le respect des autres personnes.

 


Combien de fois, au royaume du mépris distingué, Communication n’avait-elle pas été témoin d’attitudes et de comportements diamétralement opposés, fondés sur le mépris - souvent déguisé sous des apparences aimables - des autres !

 

Ces comportements étaient tellement habituels que la plupart des habitants ne s’en rendaient même pas compte. Ils faisaient partie de l’« air du temps » qu’ils respiraient chaque jour, un peu comme les fumeurs, qui, habitués à inhaler l’air plein de fumée, ne se rendaient pas compte de la gêne qu’ils pouvaient causer aux non-fumeurs !


Ainsi, en était-il

- des lettres sans réponse,
- des appels téléphoniques maintes fois renouvelés où la personne demandée ne prenait pas la peine de vous rappeler,
- des rendez-vous manqués pour lesquels on ne vous présentait pas d’excuses,
- des retards chroniques à ces rendez-vous considérés comme normaux,
- des paroles et promesses non tenues, sans parler de « violences » verbales,
- d’insultes,
- de grossièretés,
- d’abus de pouvoir
- et de tant d’autres formes de mépris des personnes.

Les étrangers, les êtres plus faibles, les plus petits, ceux qu’on considérait comme « insignifiants » ou « sans intérêt », en faisaient particulièrement l’objet.

 



Pauvre Communication !

Elle réalisait avec consternation et douleur que ce monde n’avait vraiment rien de commun avec son Royaume où elle vivait si heureuse.  Cette évocation la bouleversait toujours plus...

 

 

 


4. Vérité, sa vertueuse amie, vint à son tour à son esprit.

Au Royaume de la Vie Authentique, Vérité  rappelait à chacun :

 

« Que la vérité soit au fond du cœur ! »


« Que chacun parle aux autres selon la vérité ! »

 

Un des signes les plus frappants des habitants du Royaume de la Vie Authentique résidait dans leur pratique de la vérité en toutes choses.

 

Vérité  ne cessait de montrer qu’il n’y avait pas de « petit » ou de « gros » mensonge, mais que toute hypocrisie, toute demie-vérité, toute dissimulation, toute déformation et même toute exagération de la vérité n’étaient en fait que mensonge.


Chacun était appelé à ÊTRE VRAI et à parler vrai, sans se tromper soi-même ni tromper les autres.

 

Elle encourageait les gens à reconnaître franchement

- leurs torts,
- leurs fautes,
- leurs manquements,
- leurs erreurs,

et à demander humblement pardon s’ils avaient offensé ou blessé quelqu’un, même s’ils pensaient avoir raison ;

 

Elle les encourageait à avoir un cœur honnête et droit, sans chercher à toujours se justifier par de faux raisonnements pour paraître « plus beaux » à ses propres yeux et aux yeux des autres.


Elle incitait chacun

- à enlever ses masques, ses faux-semblants, 
- à cesser de vouloir paraître ce qu’on savait très bien ne pas être au fond de soi-même,
- à cesser de jouer « la comédie » pour être transparent et sincère ;
- à ne dire que ce que l’on pensait et
- à penser toujours ce que l’on disait.



 

 

 

Honnêteté,
          Transparence,
                      Intégrité,
                                 Loyauté

et leur ami, le précieux Tact,

se promenaient toujours avec Vérité.

 

 

 

 

 

 

On parlait beaucoup de vérité au royaume du mépris distingué, mais Communication l’avait très rarement rencontrée.

Certains mensonges y étaient considérés comme justes et on allait même jusqu’à les qualifier de « pieux mensonges » !

Il en résultait que les gens n’avaient que pas ou peu confiance les uns dans les autres, car ils se soupçonnaient mutuellement de ne pas se dire toute la vérité. Cela rendait évidemment leurs relations particulièrement difficiles, surtout dans leurs affaires.


Certains pensaient même qu’on ne pouvait pas vraiment réussir en affaires et dans la vie, en pratiquant toujours la vérité ! La fraude avait même été parfois érigée en vertu appelée « débrouillardise » ou « système D » !


Ce royaume était rempli de petits malins et de tricheurs, experts dans l’art de la « magouille » en tout genre. Communication n’en fut pas étonnée lorsqu’elle apprit que le roi de ce royaume se déguisait lui-même en « ange de lumière ». Il était considéré comme le père et l’inventeur du mensonge. On le surnommait le « Malin » et beaucoup d’habitants le vénéraient.

 

 

 

Plus Communication pensait à son cher Royaume et Le comparaît au royaume du mépris distingué, plus son cœur était déchiré et plus une angoisse qu’elle n’avait jamais éprouvée l’étreignait.

Elle se sentait mal, terriblement mal, et elle commença à être prise de nausées et de vomissements.

Mais elle voulait continuer à se souvenir encore des trois derniers Serviteurs et Amis de son Royaume...

 





5. Intérêt pour autrui, son cher ami, qui l’avait si souvent consolée, lui revint alors à la mémoire.

Au Royaume de la Vie Authentique, Intérêt répétait à chacun :

« Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres ! »

« L’Amour ne cherche point son intérêt »


Chacun ressentait qu’on s’intéressait réellement à lui en tant que personne, digne d’être reconnue comme telle, sans condition aucune.

Intérêt ne cessait d’apprendre aux habitants du Royaume à regarder les autres, non au travers de leur rôle, de leur fonction ou de leur statut, mais avant tout comme des Êtres humains, infiniment précieux comme tels, quelle que soit leur place, leur rang ou leur occupation dans le Royaume.

 

 

 

Les amies d’ Intérêt :

                            Compassion et Bonté,

l’accompagnaient presque toujours.

 

 

 

Au royaume du mépris distingué, Communication souffrait terriblement de constater que bien souvent, l’intérêt pour les autres n’était en fait que de l’intérêt pour ce que les autres pouvaient offrir et apporter.

Deux des ministres du gouvernement du royaume du mépris distingué, ne s’appelaient-ils pas Égoïsme et Égocentrisme ?


Cela était particulièrement vrai dans le monde des affaires où l’autre n’était vu la plupart du temps que pour l’intérêt commercial ou financier qu’il pouvait représenter. Le slogan, non affiché ou avoué toutefois, était :

 

« Votre argent m’intéresse ! »

ou

« vos capacités m’intéressent ! »,


plutôt que :

« Vous m’intéressez, vous personnellement,

en premier lieu,

par ce que vous êtes VOUS, et donc digne d’intérêt ! »

 

 

 

 

 

Communication commençait à comprendre de plus en plus clairement le mécanisme qui en était la cause : les gens se comportaient en fonction de la vision ou perception qu’ils avaient d’eux-mêmes et des autres.

 

Mais, cette perception venait elle même de leurs pensées inculquées depuis leur plus jeune âge par leurs familles, leurs écoles, leurs penseurs et philosophes et tout ce formidable arsenal de moyens de communication qu’ils appelaient médias.

Ces pensées étaient comme d’immenses forteresses mentales, bâties avec des pierres de toutes sortes, appelées sciences, et derrière les murs desquelles les hommes étaient retenus prisonniers.

 

 

 

Communication en avait froid dans le dos :

« Pauvres gens », se disait-elle, « qui prennent pour la vérité les mensonges de la fausse science ! ».

Elle découvrait alors qu’elle ressentait une réelle compassion pour eux.



Au royaume du mépris distingué, les gens ne communiquaient pas vraiment de personne à personne, de « cœur à cœur », mais avaient établi un système de communications

de « casquette à casquette » ou
de « fonction à fonction »,
de « rôle à rôle »,
de « personnage à personnage ».

 

  • Ainsi, dans les maisons, la « casquette » époux communiquait avec la « casquette » épouse, mais les deux époux ne communiquaient parfois jamais en profondeur et un beau jour ils finissaient par divorcer. D’ailleurs, pour tout simplifier, ils se mariaient même de moins en moins !

 

  • La « casquette » parents communiquait avec la « casquette » enfants et on apprenait un jour que le « petit » qu’on n’avait pas vu grandir se droguait, avait fait une fugue ou participé à des actes de violence...

 

  • Dans les entreprises, la « casquette » patron communiquait avec la « casquette » employé ou ouvrier et réciproquement, et il y avait de multiples conflits, des groupes de pression, de l’absentéisme « sauvage » et toutes sortes de difficultés relationnelles et de revendications.

 

  • Dans les écoles, la « casquette » enseignant communiquait avec la « casquette » élève et on s’étonnait de voir l’autorité, représentée par le « prof », rejetée et celui-ci chahuté, insulté et même agressé !

 

  • Dans les hôpitaux même, parfois la « casquette » médecin ou infirmière communiquait avec la « casquette » malade et on traitait des « cas » plutôt que des personnes.

 

 

 

 

 

 

« Oh ! Ma chère Relation », pensait Communication,
« je comprends maintenant pourquoi tu m’es si précieuse et pourquoi ton absence m’est tellement insupportable ! »


Elle comprenait à présent pour quelle raison la communication, coupée de la présence vitale de la relation vraie, avait comme perdu son âme, devenant telle un désert aride sans eau, et pourquoi au royaume du mépris distingué, les marchandises, les technologies et les intérêts financiers avaient pris la première place, avant les vies humaines.


C’est ainsi que les êtres humains étaient devenus peu à peu les esclaves des technologies pourtant inouïes et merveilleuses qu’ils avaient eux-mêmes conçues pour améliorer leur vie et les servir !


L’esclave était devenu le maître et le maître l’esclave !

 

 

 

« Quel terrible gâchis ! », se disait-elle, « et quelle qualité de vie prodigieuse pourraient connaître les hommes si ces moyens extraordinaires étaient vraiment mis au service de profondes et vraies relations ! »

 

 

 

 


6. Considération, sa tendre amie, se présenta d’elle-même à son esprit lorsqu’elle pensa à Intérêt pour autrui.


Au Royaume de la Vie Authentique, Considération aimait à rappeler :

« Que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit
et que celui qui gouverne soit comme celui qui sert ! »


« Que chacun considère les autres
comme supérieurs à lui-même ! »



Considération, était l’épouse d’Intérêt pour autrui.

On les rencontrait souvent ensemble, main dans la main, accompagnés parfois de leurs enfants :

Reconnaissance,
                        Honneur
                                    et Encouragement.

 

Chacun, dans ce Royaume, qu’il soit petit ou grand, ignorant ou très instruit, pauvre ou riche, qu’il soit Roi ou simple Serviteur, était conscient de sa grande valeur personnelle et de son importance.

 

On s’efforçait constamment de se le faire mutuellement sentir par ses paroles et ses attitudes, cherchant toujours 

à élever autrui,
à le valoriser,
à l’honorer et
à l’encourager.

La valeur personnelle de chacun était indépendante de ses résultats ou performances.


On se savait unique, donc précieux et utile à tous les autres.

Cette très forte Identité, basée sur l’assurance de sa Valeur personnelle en tant que créature divine, assurait la Sécurité et la Raison d’être des habitants du Royaume de la Vie Authentique.

 


On y cultivait un arbre appelé « Humilitus Constantus » ou Humilité Constante, qui produisait des fruits savoureux, dont chaque habitant se nourrissait quotidiennement. Considération et son mari aimaient chanter souvent ce petit refrain qu’ils avaient eux-mêmes composé :

 

« Si tu veux une bonne attitude,
alors baisse, baisse un peu...
ton altitude ! »


Quel rude choc ce fut pour Communication lorsqu’elle découvrit qu’au royaume du mépris distingué, les apparentes formules de politesse et de salutations cachaient souvent un réel et profond mépris des autres.

 

Ainsi en était-il des pompeuses formules utilisées dans les lettres officielles, commerciales et administratives qu’elle avait pu lire :

 

« Veuillez agréer, Madame, Monsieur,
l’expression de notre considération distinguée »



En fait, le mépris s’habillait et se camouflait souvent derrière une considération de surface, toute polie, et parfois même ne se cachait plus mais s’exprimait ouvertement de mille et une manières.

 

 

 

 

Une grande dame très célèbre faisait ainsi beaucoup parler d’elle :

La baronne Convivialité qui, sous des dehors très aimables, cachait en fait bien souvent son indifférence envers tout un chacun.

 

En cherchant à mieux en saisir les raisons, Communication avait découvert que la réponse résidait dans le système de valeurs de ce royaume.


Au royaume du mépris distingué, en effet, pour « être quelqu’un », c’est-à-dire pour être reconnu, apprécié, considéré, respecté, il fallait nécessairement faire partie du club du S.P.A., c’est à dire du club du Savoir, du Pouvoir et de l’Avoir.

 

 

 

 

 

Au milieu de ses souffrances, Communication se souvint qu’elle avait beaucoup ri lorsqu’elle avait appris que c’était par ailleurs le sigle de la S.P.A, la Société Protectrice des Animaux !

A certains moments, en effet, elle avait bien eu le sentiment de visiter un zoo plutôt qu’une société humaine, tellement les gens se mordaient et se dévoraient mutuellement !

 

Ainsi l’Identité et la Valeur personnelle de la plupart des habitants étaient construites sur :

-  Leur Savoir : leurs connaissances, leur instruction, leurs diplômes et titres, leur culture, leurs expériences. On considérait ainsi davantage les « grosses têtes » que les autres...

-  Leur Pouvoir : leur statut social, leur rang hiérarchique mais aussi leurs forces et exploits physiques et intellectuels ainsi que leur beauté, leur charme, leurs dons et leurs talents. On considérait davantage les gens « bien placés » et influents, ceux qui « sortaient du lot », les gens « en vue », que les petits, les misérables, les faibles, les « incapables », les « insignifiants » qui n’intéressaient personne ou presque.

-  Leur Avoir : leurs richesses, leurs comptes en banque, leurs revenus et propriétés. On considérait davantage les « nantis » que les pauvres.

 

 

 

 

« Rien de surprenant », se disait Communication, « si les habitants de ce royaume ont une si pauvre conscience de leur valeur réelle en tant que personne et vivent par conséquent sans véritable sécurité ni raison d’être, mais sont en proie constante à la peur, à la crainte, à l’inquiétude, et parfois même à l’anxiété et à l’angoisse. »

 

 

Chacun, dans ce royaume, était en effet de plus en plus conscient que « tout passe, tout lasse et tout casse » car l’insécurité y grandissait chaque jour dans de multiples domaines.


Quand des « vents violents » venaient ébranler leur « S.P.A. », les habitants réalisaient alors que leurs fondations n’étaient que « du sable » et leur inquiétude augmentait. Pourtant, ils couraient toujours après le bonheur sans jamais vraiment le trouver de manière profonde et durable.

 

 

 

Combien de fois Communication n’avait-elle pas tenté de dire et même de crier aux habitants du royaume du mépris distingué qu’il leur fallait changer profondément leurs pensées, leur mentalité, leurs attitudes et leur système de valeurs, pour que changent aussi leurs comportements et qu’ils deviennent chacun une source de bien-être pour les autres.

Mais ils n’avaient jamais le temps de l’écouter, car ils étaient occupés par une foule de choses tellement plus importantes et urgentes !

Elle décida d’écrire alors ce qu’elle voulait leur enseigner...

 

 

 

 

C’est alors que Communication fut saisie d’une forte fièvre et de violents maux de tête, et tandis qu’elle était seule dans sa chambre, elle sombra dans une demie-inconscience.

 

 

 

 

 

 

7. Empathie,  enfin, sa touchante amie, lui revint alors à la mémoire.

 

Au Royaume de la Vie Authentique, Empathie  rappelait sans cesse à chacun la règle d’or du royaume :

« Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous,
faites-le vous aussi de même pour eux ! »


« Mettez-vous à la place des autres »,
disait et redisait chaque jour,

Empathie.

 

Chacun cultivait cette disposition intérieure de cœur qui consistait à toujours chercher à voir avec les yeux d’autrui et entendre avec ses oreilles, c’est-à-dire à « quitter ses propres souliers » pour chausser ceux de l’autre.

 

Elle expliquait que chacun avait grandi et évolué dans un certain cadre qui lui servait plus ou moins inconsciemment de référence, cadre personnel, familial, scolaire, professionnel, social, avec une certaine culture, certaines traditions, certains principes, et que, pour bien communiquer, il fallait nécessairement faire l’effort de « sortir » de son propre cadre pour « entrer » dans le cadre d’autrui et le comprendre.

 

Cet effort coûtait bien sûr, comme tout effort, et supposait de faire a priori suffisamment CONFIANCE à autrui pour s’ouvrir à lui.

 

 

 

 

Empathie et  Écoute  marchaient souvent ensemble, dialoguant avec une grande joie qu’elles faisaient partager aux habitants du Royaume.


Mais, au royaume du mépris distingué, Communication avait souvent constaté avec chagrin que chacun « campait » sur ses positions, n’en démordait pas, mais par contre, demandait à l’autre d’en changer.


On y était passé maître dans l’art de la manipulation que l’on qualifiait bien souvent de « communication » !

Et c’est justement parce qu’on cherchait peu à se mettre vraiment à la place des autres, qu’on les écoutait si peu et si mal, et qu’il y avait tant de malentendus, de discordes, de querelles, et si peu de véritables dialogues.

 

 

 

 

 

 

La fièvre dont souffrait Communication monta fortement et son état devint alarmant.

Elle s’affaiblit d’heure en heure et dut rester alitée jour et nuit.
Elle parvenait à peine à communiquer !

 

On lui envoya alors les plus éminents médecins du royaume qui se succédèrent à son chevet pour l’ausculter, parmi lesquels les très célèbres professeurs

A.T. (Analyse Transactionnelle), spécialiste en communication, et

P.N.L. (Programmation NeuroLinguistique), également spécialiste en communication,

qui y perdirent leur savoir et avouèrent, non sans mal, après quelques conseils infructueux, leur incompréhension du mal dont souffrait la princesse et donc leur incapacité pour la guérir.

Tout au plus observa-t-on à leur contact une très légère amélioration qui, hélas, ne dura guère. Communication tomba alors dans un coma profond, juste après avoir balbutié avec ses dernières forces :

« Relation, Relation, au secours ! »

Quelques heures plus tard, la tragique nouvelle se répandit alors au royaume du mépris distingué :

« Communication est morte ! »

Ce titre fit la une des journaux qui ajoutèrent des commentaires tels que :

« La princesse Communication, en voyage dans notre royaume, n’a pu résister au climat difficile et rude que nous connaissons et en est morte. »

 

Nombreux furent les habitants du royaume du mépris distingué qui voulurent voir une dernière fois la dépouille mortelle de la princesse car, bien que ne la connaissant que fort peu, ils avaient été touchés par sa beauté, sa douceur, sa gentillesse, son authenticité et sa pureté.

 

« Il faut rapatrier son corps au Royaume de la Vie Authentique », proclama le roi, sans émotion particulière, mais feignant d’être très affligé.

 

Et, c’est ainsi qu’une délégation composée de quelques amis de Communication, ramena son corps au Royaume de la Vie Authentique.

 

 

 

Toute la population avait été informée du décès de la princesse et on entendait dans tout le Royaume des cris, des lamentations et des pleurs.

Seul le Roi gardait le silence avec dignité comme s’il s’attendait à ce que quelque chose se passe...


Relation demanda à rester seule avec sa sœur dans la chambre où on l’avait mise.

 

 

De grosses larmes inondaient son beau visage, tandis qu’elle déposa sur le front de sa sœur un baiser plein d’affection, lui caressa les cheveux et prit ses mains dans les siennes, en s’écriant :

« Oh ! Communication, ma sœur chérie, pourquoi, mais pourquoi ne m’as-tu pas écoutée lorsque je te déconseillais d’entreprendre ce voyage...

J’avais le pressentiment que cela ne serait pas bon pour toi...
Si seulement j’avais imaginé que tu en perdrais la vie, jamais je ne t’aurais laissée partir... »


Elle éclata en sanglots déchirants...

Il lui sembla alors entendre comme un faible murmure qui sortait de la bouche de Communication. Elle se frotta les yeux, pensant qu’elle délirait et devenait folle, mais non, c’était bien réel !

 

Communication remua ses lèvres d’où s’échappèrent ces faibles mots :

« Relation...  Relation... »


Peu à peu, son visage se colora, ses yeux s’entrouvrirent, un faible sourire apparut sur sa bouche et la vie revint dans tout son corps.

 

Relation s’écria, folle de joie :

« Communication, tu vis, tu es vivante, c’est un miracle ! »


Communication se releva tout doucement de son lit et les deux sœurs se jetèrent dans les bras l’une de l’autre, riant et pleurant à la fois, ne pouvant contenir leur indicible joie.

 

« Oh ! Pardon ma Relation pour tout le mal que je t’ai fait », dit Communication à sa sœur.


Mais celle-ci ne faisait que répéter :

« Communication est ressuscitée, elle est vivante... !»


En entendant tout ce bruit, le Roi entra dans la chambre et serra dans ses bras avec l’émotion que l’on devine sa fille chérie.

 

 

 

 

Et, c’est ainsi que tout le peuple du Royaume de la Vie Authentique vit avec stupéfaction sortir sur le perron du palais les deux sœurs Relation et Communication, se tenant par la main, plus radieuses et heureuses que jamais, aux côtés du Roi leur père.

 

« Que l’on change le deuil en allégresse et les larmes en cris de joie, et que l’on donne un grand festin en l’honneur de Communication !

Car ma fille que voici était perdue et elle est retrouvée, elle était morte et la voici revenue à la vie ! », s’écria le Roi.

« Revêtez-la de la plus belle robe, la robe éclatante de lumière, la Robe de la Justice ! »




Chacun vint avec émotion embrasser la jeune princesse, en particulier ses Amis et fidèles Serviteurs :

Sourire,
        Écoute,
               Respect,
                        Vérité,
                              Intérêt pour autrui,
                                                 Considération,
                                                                   Empathie

et leurs compagnons et compagnes qui ne pouvaient contenir leur bonheur.



Les habitants du royaume du mépris distingué qui avaient accompagné le corps de la princesse furent vivement touchés par la scène qui se déroulait sous leurs propres yeux et par l’accueil sincère et chaleureux qui leur fut réservé par la population du Royaume de la Vie Authentique, comme s’ils étaient des amis de longue date.


Ils décidèrent de demeurer à jamais dans ce merveilleux Royaume et ramenèrent avec eux quelques-uns des prodigieux outils de communication qu’ils utilisaient auparavant mais qu’ils mirent désormais au service de relations humaines authentiques.


Leurs familles et de nombreux amis les y rejoignirent bientôt apprenant tout ce qui s’était passé. Car il y avait beaucoup de place au Royaume de la Vie Authentique, et tous ceux qui aimaient et recherchaient sincèrement la véritable justice pouvaient librement y entrer, à une seule condition toutefois : ils ne pouvaient garder leurs anciens vêtements de propre justice, ceux qu’ils portaient au royaume du mépris distingué, mais devaient nécessairement revêtir les habits de justice que, seul, le Roi de la Vie Authentique, leur donnait gratuitement.


Puis, une fois revêtus de ces Vêtements de Justice, ils devaient apprendre jour après jour à mettre en pratique de nouvelles attitudes et de nouveaux comportements de Service pour une nouvelle et véritable communication !






Relation Véritable  et Communication Véritable

 ne se quittèrent jamais plus...

 

 

 

 

La corde triple ne se rompt pas vite !

Ecclésiaste 4, 12

Publié dans Vie CHRETIENNE

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